La non-coopération économique coûte 2%/an de croissance à chaque pays du Maghreb
Sous l’égide de l’Union magrébine des employeurs (UME), regroupant cinq importantes organisations patronales du Maghreb, des opérateurs économiques maghrébins participeront le 29 novembre 2007 à Tunis à une conférence régionale.
Ces opérateurs présenteront un rapport commun, finalisé en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI) et consacré aux questions inhérentes à l’environnement économique maghrébin. Cela, dans l’objectif d’insuffler une dynamique maghrébine nouvelle et créer en toute cohérence un espace entrepreneurial régional, selon Boualem M’Rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), partie prenante de l’UME, intervenant hier au Centre de presse d’ El Moudjahid, lors d’une rencontre-débats. Cela, d’autant que les échanges intramaghrébins se situent autour de 2,5%, un niveau insignifiant par rapport à ceux d’autres regroupements régionaux de par le monde, la question du développement socioéconomique se posant pour l’ensemble des pays du Maghreb où une vingtaine de millions d’emplois doivent être créés à l’horizon 2020. Dans un contexte mondial marqué par le multilatéralisme et le régionalisme, des pays maghrébins contraints, selon le président de la CAP, d’œuvrer à leur intégration économique régionale. Celle-ci devant apporter à chaque pays maghrébin deux points supplémentaires de croissance, permettre la création de centaines de milliers d’emplois et favoriser l’amélioration de la situation socioéconomique régionale. Et c’est justement dans cette optique d’intégration et de développement de la coordination et de la complémentarité d’un marché régional estimé à 100 millions de consommateurs, que s’inscrit la création de l’UME. Cette dernière étant une structure intermaghrébine prévue par le traité instituant l’Union du Maghreb arabe et regroupant les cinq plus importantes organisations patronales du Maghreb : le Conseil du patronat libyen (CPL), l’Union tunisienne de l’industrie du commerce et de l’artisanat (Utica), la CAP, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la confédération nationale du patronat mauritanien (CNPM). Créée le 17 février 2007 à Marrakech, après 14 mois d’intenses démarches et malgré des difficultés, l’UME est basée à Alger et est ouverte à l’adhésion de toutes les entreprises maghrébines, publiques et privées. Cela, même si selon son président, la CAP n’a bénéficié d’aucune ressource du Trésor public ou de sponsoring national ou étranger dans l’impulsion de cette union, prenant au contraire toutes les charges à son actif. En signalant que le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a reçu le 10 septembre dernier les présidents des cinq organisations patronales suscitées.
Le soir d'Algérie