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Soufiane
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MessageSujet: grande analyse:   grande analyse: Icon_minitimeDim 1 Juin - 14:30

OPINION. Chômage et pouvoir d’achat des Algériens en 2008
Par Docteur Abderahamane MEBTOUL, Expert International le 01/06/2008 à 11:55

S'agissant d'un problème aussi complexe que celui du chômage ou de l'inflation, il me semble utile de préciser que ces phénomènes doivent tenir compte de la structure et des particularités de l'économie à laquelle ils sont appliquées, les aspects de structures de l'économie internationale, de l'économie interne résultant de l'option de la stratégie de développement économique , aux schémas de consommation générés en son sein pour des raisons historiques, d’influences socioculturelles et aux composantes des différentes forces sociales pour s'approprier une fraction du revenu national.

1 – Quel est le taux d’inflation en Algérie ?
Au préalable , il est utile de rappeler que pour les partisans monétaristes, toute augmentation de la masse monétaire entraîne l’inflation, par ricochet les taux d’intérêts freinant par là l’investissement et favorisant le chômage et les partisans de la régulation (mais toujours au sein d’une économie de marché et la dominance du secteur privé) pour qui cette augmentation certes a des incidences à court terme mais à moyen terme permet la relance de la demande, l’élargissement du marché intérieur et est facteur de développement. Cependant, dans la pratique des politiques économiques se combinent à la fois une politique monétaire active mais également une politique budgétaire ciblée. Les enquêtes montrent clairement que n’existe pas une corrélation stricte entre l’augmentation des salaires donc de la masse monétaire ne mise en circulation et le niveau général des prix. Des facteurs économiques, sociologiques, voire politiques influent fortement la tendance : si l’on s’en tient aux facteurs économiques nous citerons l’augmentation de la production, le niveau de l’épargne ou de thésaurisation de cette augmentation, la disponibilité des produits divers sur le marché, avec la diminution ou l’accroissements des importations ou exportations, les fluctuation des taux de change dans une économie de plus en plus ouverte, jouent comme facteurs de stabilisation ou de déstabilisation. Il s’ensuit qu’à une analyse quantitative et surtout globale reflétée par l’indice officiel des prix devrait se substituer un traitement plus personnalisée et donc une analyse qualitative pour une politique efficace. Ce que l’on peut affirmer, c’est qu’un indice de prix est historiquement daté et ne saurait se limiter aux biens classiques, impliquant une révision profonde du calcul de l’indice des prix en Algérie. Pour le gouvernement le taux d’inflation a été de 1,6% en 2005, 3% en 2006, et après l’avoir estimé à 3,5% en 2007 donne en mars 2007 le taux de 4,7% ( selon l’officiel des raisons essentiellement externes dues à l’envolée des prix comme le blé, la farine sur le marché international) , ayant prévu des subventions pour la farine, la semoule et le lait et une somme colossale des transferts sociaux représentant plus de 10% du PIB pour assurer la paix sociale. Or, selon un document important relatif à une étude sur l’Afrique du Nord et du Moyen orient, du centre de recherche américain , Casey Research en date du 06 mars 2008, le taux d’inflation en Algérie serait de 12% en 2007, beaucoup plus en 2008, contre une moyenne de 7/8% au niveau de la région Mena .Si le processus inflationniste continue à ce rythme entre 2008/2009, cela aurait des incidences sur le taux d’intérêts des banques qui devraient le relever au moins de deux à trois points par rapport aux taux d’inflation réel, si elles veulent éviter la faillite. Où, alors l’Etat devrait recourir à nouveau à leurs assainissements qui ont coûté entre 2002/2004 au trésor plus de 5 milliards de dollars US. Cela freinerait à terme le taux d’investissement utile, la plupart des opérateurs économiques préférant se réfugier soit dans les activités à court terme ou les activités spéculatives actuellement dominantes, la part de la production des hydrocarbures dans le produit intérieur brut approchant moyenne 2006/2007 les 50%, les exportations hors hydrocarbures ne représentant pour 2007 que 2% malgré un taux de change de plus de 100 dinars un euro, montrant que le blocage du développement en est systémique . La raison essentielle de ce retour à l’inflation en Algérie, et ce malgré que le niveau des réserves de change dépasse les 110 milliards de dollars US en avril 2008, le stock tant de la dette extérieure qu’intérieure est en nette baisse, selon la banque centrale d’Algérie, de 4,9 milliards de dollars , l’on risque de revenir à la case de départ si l’on a cette vison du passé que le développement s’assimile aux dépenses monétaires et aux réalisations physiques sans se préoccuper des impacts et des coûts. Et surtout, si l’on continue dans cette voie hasardeuse de l’assainissement répété des entreprises publiques, plus de 40 milliards de dollars US entre 1991/2007 et encore 4 milliards de dollars- loi de finances 2008 et l’inefficacité des dépenses publiques avec la corruption socialisée qui engendre une démobilisation générale se répercutant sur la productivité globale. Pour preuve , une enquête réalisée au niveau d’une thèse de magister durant l’année 2007, montre qu’à une question ; allez vous travailler ou au travail ? La réponse pour plus de 80% des personnes sondées est la suivante ; je vais au travail. Le renvoi périodique du dossier de l’adhésion à l’OMC s’explique fondamentalement par la panne de la réforme globale. « La balle est dans le camp du gouvernement algérien » Car depuis 1986, l’Algérie est dans une interminable transition n’étant ni une économie étatisée ni une véritable économie de marché concurrentielle expliquant le peu d’efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique.

2.- Le pouvoir d’achat des Algériens
Ce processus inflationniste est amplifiée par l’emprise de la sphère informelle, produit de la bureaucratie centrale et locale qui entretient des relations diffuses de corruption avec cette sphère,(expliquant que les rapports internationaux des trois dernières années 2005/2007 classent l’Algérie à un niveau de corruption élevé) , qu’ils s‘agit d’intégrer intelligemment, loin des mesures bureaucratiques peu efficaces, contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation avec une intermédiation financière informelle. Tout se traite en cash, alors que la base de l’économie moderne se fonde sur le crédit, et qu’au delà de 100 dollars la carte de crédit est souvent exigée. Cette sphère contrôle quatre segments clefs ; celui des légumes et fruits, de la viande, celui du poisson pour les marchandises locales et pour l’importation , le textile –chaussures( posant le problème du contrôle de la douane). Cette domination de la sphère informelle contraste avec le niveau de la salarisation entre 2000/2007 en nette baisse accusant une régression au profit des emplois rentes passant selon mes calculs moyenne 2006/2007 de 22,10% en 1991 à 20% en 2001 et 19%, ce ratio étant est supérieur à 30% au Maroc et 37% en Tunisie, et varie entre 40/60% selon les pays développés oubliant ainsi que le salaire est un prix et que le travail est la seule source de la richesse permanente. Le constat en Algérie est l’absence d’une véritable concurrence, faisant que les circuits entre le producteur et le consommateur (les grossistes informels) ont tendance à se rallonger, la marge commerciale pouvant représenter 2 à 3 fois le prix de production (surtout dans !e domaine agricole) ce qui ne peut que décourager le producteur immédiat et l'orienter vers des activités spéculatives et fait que la politique d'encadrement des prix peut s'avérer d'une efficacité ‑ limitée, en fonction des moyens mis en œuvre, dans la mesure où le contrôle des prix repose sur le détaillant qui ne fait que répercuter ces surcoûts de distribution. On ne peut invoquer pour expliquer l’inflation uniquement les dernières augmentations au niveau de la fonction publique, ( le montant étant estimé à environ 170 milliards de dinars annuel soit environ 1,7 milliard d’ euros ) et l’extérieur pouvant l’amplifier si le statut quo et l’immobilisme persistent. Pour preuve le cours du pétrole a augmenté de 300% et le taux d’inflation dans les pays développés ne dépasse pas 3/4%. Dans les pays émergents, certes le taux d’inflation fluctue entre 5/8%, comme en Chine ou la Russie, mais le taux de croissance est supérieur à 7/11% selon les pays. Car, on ne créée pas un conseil de la concurrence sans pouvoirs réels, ni des commissions saisonnières au moment de crises comme celle la pomme de terre, du blé ou autres mais un institut de conjoncture permanent indépendant composés d’experts de hauts niveaux sous la coupe soit du Président de la République ou du Chef du Gouvernement à l’instar des pays développés. Il semble bien que le gouvernement assiste avec impuissance, malgré bon nombre de déclarations contradictoires où chaque ministre se rejette la responsabilité, à la poussée inflationniste en Algérie avec une détérioration accrue du pouvoir d’achat des ménages algériens, le SMIG algérien étant actuellement à 120 euros avec la prédominance des salaires rentes, la fuite accélérée du savoir, richesse bien plus importante que toutes les réserves de pétrole et de gaz La famille algérienne dans sa solidarité d’ailleurs en régression et paradoxalement la crise du logement (même marmite, répartition des charges) jouent le rôle transitoirement d’amortisseur à des tensions sociales qui deviennent de plus en plus criardes. Sur le terrain en ce mois de avril 2008, le prix de la pomme de terre est revenu à la case de départ malgré les subventions, plus de 50/60 dinars le kilo, le bidon d’huile à 900/1000 dinars, la, hausse de la farine, du blé et de ses dérivés, la plupart des prix des fruits et légumes flambent, la hausse des factures de l’eau et de l’électricité, sans compter la flambée récente des produits pour la construction. C’est que l’on n’a pas mesuré avec exactitude le divorce objectifs moyens de réalisation, (faiblesse des capacités d’absorption diront les économistes), l’impact sur la consommation intérieure du fameux programme de relance économique évalué à plus de 180 milliards de dollars entre 2004/2009 avec un bilan très mitigé et un gaspillage croissant des ressources financières selon le dernier rapport de la banque mondiale du 15 août 2007. Cette détérioration du pouvoir d’achat de la majorité de la population est accentuée à la fois avec le nivellement par le bas des couches moyennes laminées, devrait s’accélérer pour la période 2008/2009 car selon le Ministère des Finances en février 2008, le montant de l’endettement croissant auprès des banques, (prêts pour l’achat des voitures, logements, électro-ménagers) est estimé à 200 milliards de dinars (2 milliards d’euros), un prêt entre 5 et 10 ans de 100 nécessitant un remboursement 130 à 170, selon le délai, et par une nette concentration des revenus au profit d’une minorité spéculative rentière. Et ce du fait d’une politique salariale biaisée et incohérente, la nouvelle grille des salaires de 2007 l’attestant, décourageant les couches sociales utiles productrices du savoir (au profit des emplois rentes), directement (la sphère économique) et indirectement notamment l’éducation et la santé, segments porteurs d’une véritable croissance durable à même de combattre à terme le chômage et la pauvreté. Selon l’enquête du CNEAP de septembre 2006, le ménage moyen algérien consacrait plus de 60% de son budget aux dépenses alimentaires en 2006 dont seulement 10% pour la viande (ce taux ayant augmenté avec l’inflation en 2007/2008 pour aller vers plus de 80%) assistant à un déséquilibre nutritionnel rendant inévitable les maladies d’où avec la détérioration du cadre de vie (environnement),les effets dépressifs, la consommation excessive de médicaments, pour plus de 1 milliard de dollars moyenne 2006/2007.
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Soufiane
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MessageSujet: Re: grande analyse:   grande analyse: Icon_minitimeDim 1 Juin - 14:29

3- L’Algérie peut-elle créer 400.000 emplois utiles par an ?
Le Chef de Gouvernement vient d’annoncer officiellement que le gouvernement peut créer 400.000 emplois par an grâce aux nouveaux dispositifs sur l’emploi et le Ministère du travail un taux de chômage fin 2008 de 10%. Or ave un taux de croissance, en termes réels en déclin, plus de 5% entre 2003/2005, 1,8% en 2006, à peine 3% en 2007 et selon le FMI dans son rapport de 2007 inférieur à 4% pour les années 2008/2009, avec un accroissement de demande annuelle de 500.000 unités (sous estimant la demande féminine) cela est t-il possible, car contredisant les lois élémentaires de l’économie. Avec cette dualité croissante entre les emplois permanents en décroissance et les emplois temporaires en croissance, le chômage frappant de plus en plus les personnes mal formées et récemment massivement les diplômés de l’enseignement supérieur. La jeunesse est désemparée ayant assisté depuis les années 1980 à nos jours à des phénomènes intiment solidaires qui laissaient prévoir les tensions sociales actuelles rendues plus acerbes par la privation d’une décennie tragique qu’a connue l’Algérie et que els pouvoirs publics successifs n’ont pas pris en compte car il s’agit d’un phénomène profond et structurel qui renvoie aux dysfonctionnements de la société algérienne. Au début c’était la chanson du Rai qui exprimait les angoisses de la jeunesse. Ensuite ce sont les hittistes qui portaient les murs avec silence. Et enfin ce sont les harragas , désespérés face à l’avenir avec des tensions sociales quoi gagent presque toutes les régions comme l’attestent les derniers évènements à Chlef, Ghardaïa et Oran . Car les résultats des organismes chargés de l’emploi (l’ANSEJ autant que le CNAC-) sont mitigés malgré les nombreux avantages accordés. La soi disante stratégie industrielle, et les nouveaux dispositifs sur l’emploi auront peu d’efficacité (on ne créé pas des emplois avec des textes juridiques car c’est l’entreprise qui créée l’emploi et non des décrets, ancienne culture bureaucratique des années 1970 alors que le monde a profondément changé). Aussi, si la croissance n’est pas reprise par les entreprises, à la fin de l’épuisement des ressources dégagées par le plan de soutien à la relance économique des dizaines de milliers de femmes et d’hommes transitoirement employés seront au chômage qui est estimé selon l’ ONS de février 2008 à 12,5% en 2006, avec un accroissement en 2007, près de 14%, contredisant les données du conseil du gouvernement du 22 janvier 2008 qui avait communiqué 11,8%, (le FMI l’estimant à plus de 20% en 2007). Ainsi, s’impose pour une production et exportation hors hydrocarbures seule condition de création d’emplois utiles, 20% d’économies de gestion du plan de la relance économique 2004/2009 permettraient d’économiser plus de 36 milliards de dollars, soit quinze fois (15) fois la masse salariale additionnelle de la revalorisation de la fonction publique supposant une bonne gestion à tous les niveaux. Par ailleurs, afin de stabiliser les prix, il y a lieu de repenser toute la politique agricole, le PNDA n’ayant pas eu les effets escomptés et ce malgré des dépenses monétaires colossales. Cela pose d’ailleurs le statut du foncier agricole, dont malheureusement le cadastre n’est pas même actualisé, la facture alimentaire de 5 milliards de dollars en 2007 allant vers 10 milliards de dollars US en 2010/2012, du fait à la fois à l’envolée des prix au niveau du marché mondial, phénomène structurel et non conjoncturel, avec le développement des biocarburants, parallèlement avec le cours de l’euro, le taux de croissance de l’économie mondiale tiré par les pays émergents (Chine, Inde, Russie, Brésil) , l’élévation du niveau de vie des indiens et chinois (1/3 de la population mondiale) , les phénomènes spéculatifs comme valeur refuge ( dont l’once d’or dépasse les 1000 dollars en 2008) et de la suppression des subventions agricoles selon les règles de l’OMC horizon 2012(1).

En résumé, il existe une unanimité de la part des experts internationaux et nationaux crédibles de la situation économique et sociale de l’Algérie : une aisance financière inégalée avec plus de 120 milliards de dollars de réserve approchant paradoxalement le produit intérieur brut et une relative régression économique et sociale : un Etat riche mais une population de plus en pus pauvre dans sa majorité du fait d’une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité de rentiers. Les investissements dans les segments porteurs de croissance sont en déclin avec la dominance du court terme sachant que les promoteurs qu’ils soient nationaux ou étrangers seront payés du fait de l’importance des réserves et ce du fait d’une gouvernance mitigée n’ayant pas évoluée depuis des années avec une bureaucratisation e tune corruption croissante et de la faiblesse des réformes micro-économiques et institutionnelles et d’un manque de visibilité dans la démarche de la réforme globale. Or, il s’agit de s’attaquer à l’essence du blocage, les rentes de situation dominantes, renvoyant fondamentalement aux trois piliers du développement du XXIème siècle à savoir la bonne gouvernance, une visibilité et cohérence dans la politique socio-économique par l’accélération des réformes et la valorisation du savoir afin de favoriser l’émergence de l’entreprise concurrentielle, notamment privée nationale ou international, loin de tout monopole, seule créatrice de richesses permanentes et d’emplois à valeur au sein d’un univers de plus en plus mondialisé.

(1) Interview en date du 17 avril 2008 du docteur Abderrahmane Mebtoul à la radio algérienne chaîne III « pourquoi la hausse du prix du pétrole et des denrées alimentaires au niveau mondial ?»

http://www.toutsurlalgerie.com/algerie-chomage-et-pouvoir-d-achat-3689.html
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