Sous le haut patronage du Président Ben Ali
Le Premier ministre ouvre la conférence périodique des présidents directeurs généraux des banques
La conférence périodique des présidents directeurs généraux des établissements bancaires, s'est tenue, vendredi, à Tunis, sous le haut patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali.
Ouvrant les travaux de cette manifestation qui se poursuivra juqu'à demain, M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, a souligné que le secteur bancaire en Tunisie est appelé à contribuer à l'effort consenti par l'Etat en vue de relever les défis auxquels l'économie nationale est confrontée, notamment la hausse continue des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux (129 dollars le baril) et ceux des matières alimentaires de base.
Le Premier ministre a appelé les établissements financiers à impulser le rythme de l'investissement, catalyseur de la croissance et de l'emploi, à promouvoir et assister les petites et moyennes entreprises (PME) et à tenir compte de la rentabilité des projets lors de leur financement.
M.Ghannouchi a indiqué que la Tunisie ambitionne au cours de la prochaine période d'accroître le taux d'investissement à plus de 25% du PIB, pour couvrir toutes les régions et tous les secteurs qu'ils soient nouveaux ou traditionnels.
Il a indiqué que le secteur bancaire demeure toutefois la principale source de financement de l'économie. La part du financement bancaire est ainsi passée de 7,3% en 2006 à 9,8% en 2007, a-t-il précisé.
Le Premier ministre a passé en revue les résultats probants enregistrés par le secteur bancaire, dont la baisse du taux des créances classées par rapport aux engagements des banques, lequel est passé de 19% en 2006 à 17,3% en 2007 et l'accroissement de 15% des dép"ts bancaires contre 11,6% en 2006.
Les banques, a-t-il encore souligné, ont approuvé au cours de l'année 2007 le financement de projets d'une valeur de 2211 millions de dinars contre 1800 millions de dinars en 2006.
M.Gannouchi, a souligné que la réalisation de taux élevés de croissance est un impératif afin de concrétiser les objectifs de développement du pays, notamment pour ce qui a trait à l'emploi et à la réduction du taux de ch"mage, estimé actuellement à 14%.
Le Premier ministre a passé en revue, dans ce cadre, les efforts déployés dans ce domaine, lesquels ont permis de réduire de deux points le taux de ch"mage en Tunisie au cours de la période 1999- 2007, et ce, malgré l'accroissement des demandes additionnelles d'emploi au taux de 2,6% par an.
Le Premier ministre a mis l'accent sur la nécessité pour les banques d'identifier les risques et d'instaurer un réseau de relations avec les banques étrangères en vue de préserver les équilibres du secteur, d'atteindre le rendement requis, de répondre aux standards internationaux en la matière et de contribuer à la sauvegarde des équilibres généraux du pays.
Il a ,en outre, évoqué l'impact négatif de la flambée des prix du pétrole sur la balance commerciale et l'accroissement de la charge de compensation des prix des hydrocarbures sur le marché local, relevant que la subvention directe de l'Etat du secteur des hydrocarbures, est estimée à 400 millions de dinars pour 2008 et atteindrait 600 millions de dinars si les prix sont maintenus à leur niveau actuel.
Le Premier ministre a souligné que les révisions décidées dans ce domaine restent limitées et n'affectent pas la compétitivité de l'économie, indiquant que la subvention indirecte des produits pétroliers est évaluée à environ 1700 millions de dinars.
M. Ghannouchi a fait remarquer que la Tunisie, dont l'autosuffisance en hydrocarbures n'est pas encore réalisée, ne peut que rationaliser la consommation d'énergie et améliorer l'efficacité énergétique, mesures qui, a-t-il dit, s'avèrent nécessaires pour préserver la compétitivité de l'entreprise tunisienne en particulier et de l'économie en général.
M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, a indiqué qu'en dépit de la hausse persistante des prix des produits alimentaires de base, la Tunisie n'a cessé d'œuvrer pour maîtriser l'inflation, rappelant que le taux de glissement a atteint, depuis janvier et jusqu'au mois de mai environ 1,4%.
La Tunisie, qui s'emploie à maintenir la caisse générale de compensation (CGC) en tant que mécanisme de renforcement de la politique sociale du pays, a-t-il ajouté, axe ses efforts sur la rationalisation de la consommation, la lutte contre le gaspillage et l'utilisation irrationnelle des produits subventionnés ainsi que sur l'orientation des subventions vers les plus ayants droit en vue de réussir la mission pour laquelle la CGC a initialement été créée.
M. Ghannouchi a passé en revue les mesures prises par l'Etat pour permettre à l'entreprise tunisienne d'améliorer sa compétitivité et de faire face aux difficultés engendrées par l'actuelle conjoncture mondiale, citant notamment la loi sur l'initiative économique venue renforcer le rythme d'investissement dans le pays.
Il a en outre évoqué le code de la douane qui a été promulgué récemment, soulignant que ce code qui jette les bases d'une législation douanière adaptée aux besoins de l'économie nationale et aux normes internationales, permettra de moderniser les activités de la douane et d'offrir les garanties nécessaires à ses partenaires.
La Tunisie œuvre également à se doter de ressources humaines qualifiées et capables de répondre aux nouveaux besoins de l'économie, à améliorer le taux d'employabilité de l'économie nationale et partant réduire le taux de ch"mage, a-t-il indiqué.
Le Premier ministre a rappelé, à ce sujet, la loi de réforme du système de formation professionnelle, laquelle vise notamment à réhabiliter la formation et à en faire une voie vers le succès, moyennant la mise en place d'une nouvelle structure garantissant la complémentarité entre l'éducation et l'enseignement supérieur, et ce, à travers notamment la création du baccalauréat professionnel.
Il a cité également la loi réformant l'enseignement supérieur, rappelant que cette réforme a pour objectifs de garantir davantage d'emplois aux dipl"més du supérieur, développer la qualité et la capacité d'évaluation des universités et créer le système LMD (Licence, Master, doctorat) qui permet de décerner des diplômes d'un niveau mondial équivalents à ceux accordés par les pays développés.
Le Premier ministre a souligné que grâce à cette démarche, la Tunisie est parvenue, aujourd'hui, à attirer une nouvelle génération d'investissements directs extérieurs (IDE), voire des IDE à forte employabilité, relevant que le pays s'apprete à réaliser un grand nombre de méga-projets qui ne manqueront pas de faire de la Tunisie un p"le régional d'affaires et de services.
M. Ghannouchi devait ensuite souligner le rôle des banques dans l'accompagnement des efforts de l'Etat ainsi que dans l'orientation des entreprises vers des créneaux porteurs leur permettant de tirer profit des grands projets en cours dans les phases de réalisation et d'exploitation.
http://www.infotunisie.com/2008/06/060608-3.html
Sam 7 Juin - 11:58