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 Bourse de Casablanca: Bientôt l'internationalisation

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AuteurMessage
oushun




Messages : 46
Date d'inscription : 07/06/2008

Bourse de Casablanca: Bientôt l'internationalisation Empty
MessageSujet: Bourse de Casablanca: Bientôt l'internationalisation   Bourse de Casablanca: Bientôt l'internationalisation Icon_minitimeSam 7 Juin - 12:36

Quinze ans après la grande réforme, la Bourse de Casablanca réunit aujourd'hui l'essentiel des ingrédients exigés pour que la machine tourne conformément aux standards planétaires.

A commencer par une plateforme technologique qui n'a rien à envier à celle des places internationales. Outre qu'il a apporté le principe de l'anonymat des transactions, le nouveau système de cotation V 900, mis en place le 3 mars dernier, marque une rupture avec un schéma électronique qui n'excluait pas le scénario du blocage. Le V900 est venu naturellement pour combler un besoin imposé par un marché en pleine mutation. Sa nouvelle dimension l'expose à un flux d'ordres en perpétuelle dynamique, tiré par la forte liquidité des titres des principales sociétés cotées. Le volume échangé par les investisseurs en 2007 a atteint 318 milliards de DH, négocié principalement sur le marché central dit de référence. Le montant est fortement significatif bien qu'on puisse le corriger en retraitant l'effet de la fiscalité boursière de la Loi de finances en cours. Car, anticipant une augmentation de la taxation des plus-values issues de la cession des valeurs mobilières, les investisseurs, institutionnels et particuliers, avaient opté pour des opérations d'arbitrage qui rationalisent et optimisent le coût fiscal des gains réalisés sur une longue période.

Le phénomène des allers-retours a certes boosté les volumes de fin d'année, mais il n'est pas le seul à avoir provoqué les records transactionnels de l'exercice boursier 2007. C'est aussi grâce aux nouvelles introductions. On en a compté une vingtaine ces deux dernières années et les pronostics des professionnels portent à croire que le rythme sera maintenu, sinon accéléré en 2008. D'autant plus que le potentiel des entreprises «cotables» est énorme, notamment auprès des PME. Le profil des nouvelles recrues est là pour prouver clairement que le marché boursier n'est pas uniquement réservé aux grandes structures. La taille ou le coût n'ont jamais été un frein pour s'introduire. L'exemple de la toute première PME ayant ouvert son capital au grand public en dit long sur l'opportunité même d'une introduction en bourse. Car au-delà de la notoriété ou de l'institutionnalisation qu'elle confère à l'entreprise, la Bourse est avant tout une alternative de financement. Le fabricant des pâtes et du couscous, Dari Couspate, une entreprise autrefois familiale, voyait ses capacités de production saturées déjà en 2005, alors que le boom de la demande, notamment celle à l'export, ne faisait que
commencer.

En orientant son choix de financement vers le canal boursier, via une augmentation de capital, le pari de Dari est aujourd'hui parfaitement réussi. Souscrite au prix de 369 DH lors de l'introduction, l'action de cette entreprise vaut 512 DH sur le marché cette semaine. Mais au-delà de l'aspect financier de la valorisation du capital, grâce à la bourse, Dari Couspate a pu construire une nouvelle usine en bonne et due forme, inaugurée il y a à peine cinq mois.
L'un des enseignements à retenir de cet exemple - il n'est pas d'ailleurs le seul, c'est pratiquement le cas de toutes les introductions se faisant à travers une augmentation de capital - nous livre l'argument suffisant à même de contrecarrer la «théorie du casino» et rappeler au passage l'esprit noble d'une sphère financière intimement liée et connectée au monde de l'économie réelle, voire jusqu'au plat le mieux préféré chez les ménages marocains, maghrébins et européens: le couscous.

Cela commence à se faire sentir même chez les grandes, l'introduction des PME a créé une sorte d'émulation intra-sectorielle. «Celle-là est rentrée en bourse, pourquoi pas la mienne», sembleraient dire les patrons des entreprises introduites ces deux dernières années. Notons aussi l'importance de la carotte fiscale qui accorde une réduction d'IS à hauteur de 50% ou de 25% pendant trois ans selon si l'entreprise s'introduit par augmentation de capital ou par cession des parts de ce capital. Par ailleurs, une rétrospective objective des IPO (Initial public offering) de l'année 2007 n'empêche pas de s'arrêter sur les dysfonctionnements ayant entaché certaines opérations. Le phénomène des sursouscriptions (à plus de 100 fois dans plusieurs cas) a presque vidé le sens des OPV en quête d'un actionnariat stable. La spéculation atteint son paroxysme au cours des toutes premières séances de cotation. Conscients de l'attrait de la décote que proposent généralement les entreprises à leurs nouveaux actionnaires, les investisseurs, particuliers ou institutionnels, marocains ou étrangers, souscrivent à hauteur du maximum autorisé dans l'espoir d'être mieux servis.

Au bout de quelques séances de réservation à la hausse, le marché fait apparaître une vague de prises de bénéfices qui débouche finalement sur une structure actionnariale flottante moins spéculatrice mais rationnelle. L'émergence de ce phénomène des sursouscriptions a été facilitée par au moins deux facteurs majeurs. D'un côté, l'effet multiplicateur des procurations qui fait que des individus souscrivent au nom d'autres personnes. Ensuite, le levier du financement bancaire qui atteint dans certains cas la parité du 10/90. Autrement dit, il suffit au client de la banque de justifier l'existence de 10% du montant total souscrit.
Et c'est la banque qui finance le reste, soit 90%, via un crédit bancaire. L'opération n'est pas sans risque pour la clientèle dans la mesure où il se peut que le coût net de ce financement bancaire soit supérieur à la plus-value nette issue de la cession des titres appropriés. Il a fallu attendre l'intervention du CDVM pour rétablir de l'ordre dans la machine des introductions.

Sachant que le gendarme n'a pas le droit de s'immiscer dans les détails des souscriptions, mais ses recommandations sur ces deux questions ont été bien suivies par les nouveaux émetteurs. Par contre, le CDVM a frappé fort le jour où il a traité les anomalies détectées lors de l'introduction de la CGI. Le Conseil du CDVM a été catégorique à ce niveau. Pour la première fois dans l'histoire du marché, des sanctions disciplinaires et pécuniaires ont été prononcées contre un certain nombre de sociétés de bourse. L'incident a coûté à l'une d'entre elles son agrément de dépositaire. Le régulateur entend pousser plus loin cette démarche préventive. La prochaine étape sera dédiée au métier de l'analyse financière. Un projet de circulaire en gestation fixera la responsabilité des analystes face aux décalages qu'il pourrait y avoir entre les niveaux de cours et les fondamentaux des entreprises, tout en les protégeant contre l'abus hiérarchique et les conflits d'intérêts.

Dans un marché qui se respecte, le respect des règles est primordial. Il confère une solide crédibilité aux performances des indices. Les deux dernières années de cotation se sont soldées pratiquement par des gains qui frôlent les 100%. En un an, la capitalisation de la place a progressé de 40% pour atteindre 586 milliards de DH à fin 2007. Ceci au même moment où presque la majorité des places internationales ont vu leurs indicateurs chuter à cause de la crise du subprime.
Maintenant, faut-il le rappeler, si la Bourse de Casablanca est restée à l'abri du tsunami des crédits hypothécaires américains, c'est juste parce qu'elle n'a pas encore intégré des modes de placement sophistiqués. D'ailleurs, le marché de taux à terme fait l'objet du troisième et dernier axe majeur de la nouvelle stratégie de développement de la société gestionnaire. La démarche s'inscrit dans le cadre d'un Plan national dont l'objectif est de faire de Casablanca une place financière internationale.
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Le sésame
Le degré d'attractivité de l'économie marocaine à l'échelle internationale se mesure en partie par la capacité de son marché boursier à même de drainer des investissements de portefeuilles.
Le montant de l'investissement étranger en actions cotées à Casablanca est passé de 124 milliards de DH en 2006 à 149 milliards de DH en 2007, soit une hausse de 20,2%. Par contre, la part dans la capitalisation globale de la place s'inscrit en baisse. Elle est située à 25,4% contre 29,8% une année auparavant.
Cette évolution n'est pas due à un quelconque désengagement. C'est plutôt la performance de portefeuille en actions détenues par les étrangers qui se situe à un niveau inférieur à la performance globale du marché.
L'analyse par nationalité révèle que la part des entreprises françaises domine à hauteur de 71,6% l'investissement étranger en 2007, avec légère baisse due à l'augmentation de la part des entreprises espagnoles qui passent de 6,4 à 8,7%.
L'essentiel de l'investissement étranger en actions cotées est réalisé sous forme de participations stratégiques.



Par Wadie El Mouden | LE MATIN
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