■ Mouatassim Belghazi, PDG du groupe maroco-émirati Somed
«Les revenus des pays du Golfe ont augmenté au cours des dernières années suite à l’envolée des cours du brut. Il y a aussi les hausses spectaculaires des Bourses de la région. Face à un accroissement des liquidités, ils ont cherché des places financières moins risquées ayant un potentiel relativement intact. Dans ce contexte, le Maroc constituait une bonne alternative de placement. Mais, des obstacles persistent. Le PIB est encore fortement dépendant de la composante agricole, même si le PIB non agricole s’améliore ces dernières années. La surliquidité du système bancaire s’accroît de manière régulière. Elle traduit la mauvaise réallocation de l’épargne et un rythme d’investissements encore trop lent».
■ Hassan Matai, directeur financier de Burhan company construction
«La hausse des prix du pétrole a donné un coup de fouet aux investissements. Les pays arabes où règne une plus grande stabilité politique en ont profité. C’est le cas du Maroc en phase de redressement économique. Le secteur immobilier et touristique le démontre. Depuis le 11 Septembre, les pays du Golfe sont traumatisés par l’instabilité géopolitique. L’injection de capitaux dans des pays politiquement stables leur permet d’élargir leurs centres financiers au moindre risque».
■ Karim Amor, PDG de Jet Groupe
«Le Maroc a développé son attractivité économique auprès des investisseurs étrangers… Les Monarchies pétrolières du Moyen-Orient bénéficient de revenus exceptionnels. Ils cherchent des investissements alternatifs à l’Occident, particulièrement après le 11 septembre.
Si on le compare au Liban ou à l’Egypte, par exemple, le Maroc reste le pays le moins «sulfureux». L’instabilité des uns favorise l’investissement chez les autres».
■ Oualid Fayçal Alfahid, directeur général de CMKD
«Les réformes entreprises au Maroc encouragent l’investissement. C’est le cas de la politique monétaire qui a renforcé le poids de la monnaie locale. Réduction de la dette extérieure, privatisation… ont également beaucoup joué. Le positionnement géographique du Maroc a pesé. Il faut noter La proximité avec l’Europe et l’Afrique en plus des accords de libre-échange (Turquie, USA, Jordanie…)».
■ Abdelkader Zaoui, ambassadeur du Maroc à Abou Dhabi
«Le Maroc a fait des efforts pour garantir un climat propice aux investissements. C’est ce qui explique l’attractivité qu’il exerce sur les investisseurs en provenance des Emirats Arabes Unis (EAU) et des pays du Golfe. En plus, les relations entre le Maroc et les EAU ont connu un essor considérable notamment sur le plan économique.»
■ Jamal Ba Amer, Président du club des investisseurs arabes
«Le Maroc se démarquer: privatisations, grands chantiers... Les futurs investissements ne cibleront pas seulement l’immobilier et le tourisme. L’énergie, dessalement d’eau de mer… Le Royaume veut limiter sa dépendance des énergies fossiles (pétroles…). C’est une tendance mondiale. En plus, il y a le problème de la sécheresse qui devient récurrent. Les investisseurs arabes, pour leur part, ont développé un savoir-faire dans ces domaines. Le fait qu’un groupe comme Taqa s’implante au Maroc est révélateur.
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